Qui est Sandra ?
Née en Tunisie, Sandra a grandi dans le milieu de la musique orientale. Son père a animé les plus grandes soirées orientales à Paris dans son cabaret. Il a était le producteur d’un des plus grand orchestre égyptiens dans les année 70 l’ orchestre “D’Abdel Aziz Mahmoud”, sa mère chanteuse interprète des chansons d’Oum Kalsoum. Elle y découvre les grands noms de la musique égyptienne.
Dès son enfance, Sandra a côtoyé les plus grandes stars de la musique et de la danse orientale. Dans les année 80, elle se rend régulièrement avec sa mère au Caire où elle apprend et perfectionne sa technique avec les plus célèbres chorégraphes comme Sammy Abdelhalim, Ibrahim Akef et bien d’autres…
Elle a étudié la danse et les répertoires pendant 10 Ans à l’Académie des Arts et du théâtre du Caire. Elle est chorégraphe, Maitre de Danse et Professeur certifié.
En 1986 elle crée la “Méthode Sandra” basé sur une codification et une classification des répertoires , une méthode d’enseignement.
Sandra a formé plusieurs chorégraphes, danseuses et troupes à travers le monde. Elle a aussi transmis son savoir faire, sa méthode , lors de Master classes internationaux.
En 1996, elle s’établit à Nice et elle y crée la plus grande Académie de Danse Orientale de la Côte d’Azur où elle enseigne du niveau débutante à la professionnelle.
Elle transmet son art dans tous les styles: le classique-sharki , les folklores Egyptien, les populaires et se spécialise dans le “TARAB”.
Sandra est l’élève du remarquable artiste, chorégraphe, le seigneur de la danse orientale : Ibrahim Akef , avec sa disparition en 2006, Sandra a eu le sentiment d’avoir perdu un trésor inestimable. Le chorégraphe égyptien avait les connaissances, le savoir, l’énergie, la générosité et le talent d’un grand maitre, aujourd’hui, Sandra est sa mémoire. Avec lui, passionnée par la culture égyptienne, elle étudie les répertoires et se spécialise dans le solo féminin.
Sandra la chorégraphe, le professeur a su intégrer dans l’enseignement de la danse, la notion de performance, la répétition du mouvement jusqu’a l’excellence.
“L’élève doit aller toujours plus loin pour la beauté de la danse”
Sandra aime par dessus tout, la profondeur, la beauté la pureté du mouvement et du geste.
Elle supporte mal l’erreur technique, l’erreur sur l’interprétation vocale et instrumentale, un bras mal placé, un mouvement maladroit, une hanche faible, un bassin léger.. Aujourd’hui et depuis 30 ans, Sandra perpétue son art avec la même exigence.
L’Art et le style de Sandra est unique, de renomée internationale son style est fascinant et elle est l’une des premières à avoir codifié la danse avec ces règles d’interprétation pour comprendre et accéder à l’improvisation ( règles vocales, instrumentales, et orchestrales).
Sandra Kahloun est membre du conseil international de la danse UNESCO.
Elle est sollicitée dans le monde entier pour la qualité de son enseignement et sa pédagogie et surtout par sa méthode.
Sandra Kahloun, professeur de danse orientale à Nice, se bat pour redonner ses lettres de noblesse à son art
Professeur de renommée internationale, Sandra Kahloun enseigne son art depuis plus de 30 ans dans le monde entier. Installée à Nice depuis 1996, elle innove en créant sa propre méthode d’enseignement basée sur l’improvisation et la codification de la danse orientale.
De Tunis à Nice : le parcours de Sandra Kahloun
Sandra Kahloun voit le jour en Tunisie au sein d’une famille d’artistes. Son père est producteur d’un orchestre égyptien et sa mère chante les grands classiques d’Oum Kalthoum, « l’Astre de l’Orient ». Dans les années 1980, elle se rend régulièrement avec sa mère en Egypte, à l’Académie des Arts du Caire.
Pendant 10 ans, elle perfectionne sa technique auprès de chorégraphes renommés et notamment du maître Ibrahim Akef, acrobate au cirque familial Akef et cousin de la danse célèbre danseuse et actrice Neima Akef. Avec lui, elle étudie les différents répertoires de la musique et de la danse et se spécialise dans le solo féminin et le “TARAB” (« extase artistique en arabe») qui lui vaut le titre de « Queen Of Tarab » de même qu’une reconnaissante internationale de ses pairs.
Après avoir vécu en Israël et à Paris, Sandra Kahloun s’établit à Nice en 1996 où elle fonde l’Académie de Danse Orientale de la Côte d’Azur. Sa popularité dépasse rapidement les frontières azuréennes et de nombreuses danseuses françaises et étrangères viennent se former auprès d’elle chaque année. Suivie par plus de 4000 personnes sur Facebook. Ce sont près de 2000 danseuses à travers le monde qui ont déjà fréquenté son école de danse. Régulièrement invitée lors de festivals internationaux en tant que danseuse, professeur et aussi jury, l’artiste internationale transmet son art dans le monde entier (Europe, Russie, Moyen et Proche Orient, Etats Unis, au Canada, en Afrique du Sud…).
Elle se produit également au côté du chanteur libanais Mickaël Jamal, son partenaire sur scène.
Sandra Kahloun au festival de danse ” Raqs Mystique ” en 2016 à Tallinn (Estonie) :
Elle créée à Nice, les festivals « Raqs Sharki Stars » et « Tarab with Love » où des artistes internationaux viennent se produire.
La danseuse coréenne Jinhee Kim au Festival “Raqs Sharki Stars” à Nice en 2017 accompagnée par le chanteur libanais Mickaël Jamal :
La « Méthode Sandra » : un enseignement unique et codifié
Il n’existe pas de diplôme officiel de professeur de danse orientale en France. Si certains professeurs dont l’expérience est reconnue proposent aujourd’hui des formations à l’enseignement, celle de l’académie de Sandra se distingue par son approche puriste et sa méthode codifiée.
La “Méthode Sandra” est basée sur des règles vocales, instrumentales et orchestrales qui permettent d’accéder à l’interprétation. Pour elle, la danse orientale égyptienne est une “émotion corporelle” et non une performance. C’est avant tout :
“Une attitude, une expression, une émotion, une improvisation”.
Cette capacité d’improvisation peut être développée à partir d’une « éducation musicale ». Pour cela, il est essentiel de connaitre certaines chansons du répertoire classique (Oum Kalthoum, Fairuz Farid El Atrache, Mohammed Abdel Wahab, Abdel Halim Hafez…). Comprendre le sens d’un texte permet en effet de l’interpréter avec justesse. D’après Sandra Kahloun, l’improvisation est un art en soi qui offre aux danseuses une liberté totale et une créativité de l’instant.
« L’improvisation est le plus haut degré de la composition tant la réflexion et l’exécution sont inséparablement liées
Reportage de la locale de Nice de France 3 de Josette Sanna, Nathalie Morin et Johan Gross le 13 septembre 2011 :
Une comédie musicale en hommage à l’âge d’or du cinéma égyptien
Sandra Kahloun travaille actuellement sur un projet de comédie musicale en hommage à l’art d’or du cinéma égyptien. “AHWAK” (« Je t’aime ») est une oeuvre originale qui mêle danse, chant et théâtre sera présentée pour la première fois à Nice au courant de l’année 2020 à la salle Laure Ecard.
Ce spectacle s’inspire directement de la relation amoureuse entre la célèbre danseuse Samia Gamal et le musicien de renom Farid Al Atrache.
Le couple représente un duo célèbre des films de “l’Age d’Or” du cinéma égyptien et notamment des comédies musicales. En privé, leur liaison ne dure pas.
« Le mariage entre eux était impossible, non seulement à cause de la différence de classe sociale mais également en raison du statut de la danseuse à l’époque. On vient l’admirer et l’applaudir mais on ne voudrait surtout pas qu’une danseuse orientale fasse partie de la famille !»
Un art en perdition : entre répression locale et menace étrangère
Aujourd’hui, la danse orientale égyptienne connaît un second souffle partout dans le monde alors que dans son pays natal, elle se meurt.
Elle décline chaque jour davantage en raison des pressions et des menaces exercées par les islamistes sur les femmes en général, les danseuses en particulier. C’est avec beaucoup d’amertume et une grande tristesse que Sandra Kahloun constate que son art est en train de perdre son âme.
“Si on continue comme ça, il n’y aura bientôt plus de danse orientale ! Les extrémistes religieux mais aussi certaines filles des pays de l’Est font beaucoup de tort ! Ce sont des danseuses de ballet, des acrobates, pas des danseuses orientales”.
En effet, si l’Egypte est le pays « berceau » de la danse orientale, ce sont désormais les danseuses étrangères qui mènent le show des nuits cairotes. Suite au retour du fondamentalisme religieux depuis la révolution de 2011 (« Printemps Arabe »), les danseuses locales sont contraintes de s’éclipser, remplacées par des étrangères qui ne subissent pas la même pression sociale que les natives. Aujourd’hui, les différents bars et cabarets du Caire comptent davantage de russes, d’argentines, de japonaises, d’américaines et d’européennes que d’égyptiennes.
Face à une répression des mœurs de plus en plus sévère, on attend désormais de ces dernières qu’elles incarnent un modèle de moralité en se soumettant à la loi religieuse.
L’avenir de la danse orientale sans les égyptiennes ?
Alors qu’elles étaient 5 000 dans les années 1940, les danseuses égyptiennes ne sont plus qu’une dizaine aujourd’hui.
Paradoxalement, l’avenir de la danse orientale risque bien de se faire sans les Egyptiennes. Or, les shows des ressortissantes étrangères n’ont souvent plus grand chose en commun avec la danse originelle.
Plus axées sur la performance que sur l’expression, leurs prestations s’avèrent souvent techniquement parfaites mais dénués d’émotions, suggestives voire carrément vulgaires. Elles ne possèdent pas le « rūḥ » qui désigne l’âme (ou l’esprit) en arabe. Les spectacles présentés dans certains établissements gagnent en “mauvais goût” et en provocation afin d’attirer le client local et d’appâter le touriste. Certains managers tirent aussi profit de la situation en favorisant les étrangères plus malléables que les natives.
Le fondamentalisme, ennemi des danseuses
En 2011, Dina Talaat, célèbre danseuse égyptienne contemporaine est l’auteur(e) d’un livre autobiographique « Ma liberté de danser » qui dénonce les pressions des autorités religieuses sur les danseuses égyptiennes.
Dina Talaat au Festival “Orient et Passion” en 2016 à Athènes :
Quelques années plus tard, en 2015, Reda Al-Fouly, une danseuse égyptienne est condamnée par le tribunal correctionnel du Caire à un an de prison ferme pour « incitation à la débauche ». Ce jugement fait suite à la publication sur internet d’un clip jugé indécent « Seeb Idy » où la jeune femme y est filmée et danse de manière suggestive.
Ces dernieres années, le ton semble se durcir également à l’égard des danseuses étrangères qui ne respectent pas les codes en vigueur dans le pays.
Suite à une prestation trop suggestive et une robe excessivement échancrée, Ekaterina Andreeva, alias “Johara” ou “Gawhara”, une ressortissante russe a été arrêtée en février 2018 pour « incitation à la débauche ».
Malgré ce constat amer, Sandra Kahloun garde espoir et continue de se battre pour préserver son art et redonner ses lettres de noblesse à la danse orientale :
« Je suis régulièrement invitée dans les pays slaves afin de transmettre mon enseignement à des danseuses désireuses de respecter cet art. Les formations que je dispense permettent ainsi – dans une certaine mesure – de changer la donne. Contrairement aux idées reçues, la danse orientale égyptienne peut être élégante et distinguée ».
Définition du TARAB
Le « TARAB » en arabe désigne une forme d’ivresse artistique et de communion des sens entre l’interprète sur scène et le spectateur dans le public.
Abû Ḥamid Moḥammed Ibn Moḥammed al-Ghazālī (1058-1111), un soufi d’origine persane, poète, théologien, philosophe, juriste et mystique en aurait donné la définition suivante :
« Certains sons font qu’on se réjouit, d’autres qu’on s’attriste, certains font dormir, d’autres font rire, certains excitent et suscitent dans les membres des mouvements de la main, du pied et de la tête, accordés à la mesure ! ».
Sandra Kahloun, professeur de danse orientale à Nice, se bat pour redonner ses lettres de noblesse à son art
Professeur de renommée internationale, Sandra Kahloun enseigne son art depuis plus de 30 ans dans le monde entier. Installée à Nice depuis 1996, elle innove en créant sa propre méthode d’enseignement basée sur l’improvisation et la codification de la danse orientale.
De Tunis à Nice : le parcours de Sandra Kahloun
Sandra Kahloun voit le jour en Tunisie au sein d’une famille d’artistes. Son père est producteur d’un orchestre égyptien et sa mère chante les grands classiques d’Oum Kalthoum, « l’Astre de l’Orient ». Dans les années 1980, elle se rend régulièrement avec sa mère en Egypte, à l’Académie des Arts du Caire.
Pendant 10 ans, elle perfectionne sa technique auprès de chorégraphes renommés et notamment du maître Ibrahim Akef, acrobate au cirque familial Akef et cousin de la danse célèbre danseuse et actrice Neima Akef. Avec lui, elle étudie les différents répertoires de la musique et de la danse et se spécialise dans le solo féminin et le “TARAB” (« extase artistique en arabe») qui lui vaut le titre de « Queen Of Tarab » de même qu’une reconnaissante internationale de ses pairs.
Après avoir vécu en Israël et à Paris, Sandra Kahloun s’établit à Nice en 1996 où elle fonde l’Académie de Danse Orientale de la Côte d’Azur. Sa popularité dépasse rapidement les frontières azuréennes et de nombreuses danseuses françaises et étrangères viennent se former auprès d’elle chaque année. Suivie par plus de 4000 personnes sur Facebook. Ce sont près de 2000 danseuses à travers le monde qui ont déjà fréquenté son école de danse. Régulièrement invitée lors de festivals internationaux en tant que danseuse, professeur et aussi jury, l’artiste internationale transmet son art dans le monde entier (Europe, Russie, Moyen et Proche Orient, Etats Unis, au Canada, en Afrique du Sud…).
Elle se produit également au côté du chanteur libanais Mickaël Jamal, son partenaire sur scène.
Sandra Kahloun au festival de danse ” Raqs Mystique ” en 2016 à Tallinn (Estonie) :
Elle créée à Nice, les festivals « Raqs Sharki Stars » et « Tarab with Love » où des artistes internationaux viennent se produire.
La danseuse coréenne Jinhee Kim au Festival “Raqs Sharki Stars” à Nice en 2017 accompagnée par le chanteur libanais Mickaël Jamal :
La « Méthode Sandra » : un enseignement unique et codifié
Il n’existe pas de diplôme officiel de professeur de danse orientale en France. Si certains professeurs dont l’expérience est reconnue proposent aujourd’hui des formations à l’enseignement, celle de l’académie de Sandra se distingue par son approche puriste et sa méthode codifiée.
La “Méthode Sandra” est basée sur des règles vocales, instrumentales et orchestrales qui permettent d’accéder à l’interprétation. Pour elle, la danse orientale égyptienne est une “émotion corporelle” et non une performance. C’est avant tout :
“Une attitude, une expression, une émotion, une improvisation”.
Cette capacité d’improvisation peut être développée à partir d’une « éducation musicale ». Pour cela, il est essentiel de connaitre certaines chansons du répertoire classique (Oum Kalthoum, Fairuz Farid El Atrache, Mohammed Abdel Wahab, Abdel Halim Hafez…). Comprendre le sens d’un texte permet en effet de l’interpréter avec justesse. D’après Sandra Kahloun, l’improvisation est un art en soi qui offre aux danseuses une liberté totale et une créativité de l’instant.
« L’improvisation est le plus haut degré de la composition tant la réflexion et l’exécution sont inséparablement liées
Reportage de la locale de Nice de France 3 de Josette Sanna, Nathalie Morin et Johan Gross le 13 septembre 2011 :
Une comédie musicale en hommage à l’âge d’or du cinéma égyptien
Sandra Kahloun travaille actuellement sur un projet de comédie musicale en hommage à l’art d’or du cinéma égyptien. “AHWAK” (« Je t’aime ») est une oeuvre originale qui mêle danse, chant et théâtre sera présentée pour la première fois à Nice au courant de l’année 2020 à la salle Laure Ecard.
Ce spectacle s’inspire directement de la relation amoureuse entre la célèbre danseuse Samia Gamal et le musicien de renom Farid Al Atrache.
Le couple représente un duo célèbre des films de “l’Age d’Or” du cinéma égyptien et notamment des comédies musicales. En privé, leur liaison ne dure pas.
« Le mariage entre eux était impossible, non seulement à cause de la différence de classe sociale mais également en raison du statut de la danseuse à l’époque. On vient l’admirer et l’applaudir mais on ne voudrait surtout pas qu’une danseuse orientale fasse partie de la famille !»
Un art en perdition : entre répression locale et menace étrangère
Aujourd’hui, la danse orientale égyptienne connaît un second souffle partout dans le monde alors que dans son pays natal, elle se meurt.
Elle décline chaque jour davantage en raison des pressions et des menaces exercées par les islamistes sur les femmes en général, les danseuses en particulier. C’est avec beaucoup d’amertume et une grande tristesse que Sandra Kahloun constate que son art est en train de perdre son âme.
“Si on continue comme ça, il n’y aura bientôt plus de danse orientale ! Les extrémistes religieux mais aussi certaines filles des pays de l’Est font beaucoup de tort ! Ce sont des danseuses de ballet, des acrobates, pas des danseuses orientales”.
En effet, si l’Egypte est le pays « berceau » de la danse orientale, ce sont désormais les danseuses étrangères qui mènent le show des nuits cairotes. Suite au retour du fondamentalisme religieux depuis la révolution de 2011 (« Printemps Arabe »), les danseuses locales sont contraintes de s’éclipser, remplacées par des étrangères qui ne subissent pas la même pression sociale que les natives. Aujourd’hui, les différents bars et cabarets du Caire comptent davantage de russes, d’argentines, de japonaises, d’américaines et d’européennes que d’égyptiennes.
Face à une répression des mœurs de plus en plus sévère, on attend désormais de ces dernières qu’elles incarnent un modèle de moralité en se soumettant à la loi religieuse.
L’avenir de la danse orientale sans les égyptiennes ?
Alors qu’elles étaient 5 000 dans les années 1940, les danseuses égyptiennes ne sont plus qu’une dizaine aujourd’hui.
Paradoxalement, l’avenir de la danse orientale risque bien de se faire sans les Egyptiennes. Or, les shows des ressortissantes étrangères n’ont souvent plus grand chose en commun avec la danse originelle.
Plus axées sur la performance que sur l’expression, leurs prestations s’avèrent souvent techniquement parfaites mais dénués d’émotions, suggestives voire carrément vulgaires. Elles ne possèdent pas le « rūḥ » qui désigne l’âme (ou l’esprit) en arabe. Les spectacles présentés dans certains établissements gagnent en “mauvais goût” et en provocation afin d’attirer le client local et d’appâter le touriste. Certains managers tirent aussi profit de la situation en favorisant les étrangères plus malléables que les natives.
Le fondamentalisme, ennemi des danseuses
En 2011, Dina Talaat, célèbre danseuse égyptienne contemporaine est l’auteur(e) d’un livre autobiographique « Ma liberté de danser » qui dénonce les pressions des autorités religieuses sur les danseuses égyptiennes.
Dina Talaat au Festival “Orient et Passion” en 2016 à Athènes :
Quelques années plus tard, en 2015, Reda Al-Fouly, une danseuse égyptienne est condamnée par le tribunal correctionnel du Caire à un an de prison ferme pour « incitation à la débauche ». Ce jugement fait suite à la publication sur internet d’un clip jugé indécent « Seeb Idy » où la jeune femme y est filmée et danse de manière suggestive.
Ces dernieres années, le ton semble se durcir également à l’égard des danseuses étrangères qui ne respectent pas les codes en vigueur dans le pays.
Suite à une prestation trop suggestive et une robe excessivement échancrée, Ekaterina Andreeva, alias “Johara” ou “Gawhara”, une ressortissante russe a été arrêtée en février 2018 pour « incitation à la débauche ».
Malgré ce constat amer, Sandra Kahloun garde espoir et continue de se battre pour préserver son art et redonner ses lettres de noblesse à la danse orientale :
« Je suis régulièrement invitée dans les pays slaves afin de transmettre mon enseignement à des danseuses désireuses de respecter cet art. Les formations que je dispense permettent ainsi – dans une certaine mesure – de changer la donne. Contrairement aux idées reçues, la danse orientale égyptienne peut être élégante et distinguée ».
Définition du TARAB
Le « TARAB » en arabe désigne une forme d’ivresse artistique et de communion des sens entre l’interprète sur scène et le spectateur dans le public.
Abû Ḥamid Moḥammed Ibn Moḥammed al-Ghazālī (1058-1111), un soufi d’origine persane, poète, théologien, philosophe, juriste et mystique en aurait donné la définition suivante :
« Certains sons font qu’on se réjouit, d’autres qu’on s’attriste, certains font dormir, d’autres font rire, certains excitent et suscitent dans les membres des mouvements de la main, du pied et de la tête, accordés à la mesure ! ».