First time in French Riviera ROCHDI BELKASMI the amazing Tunisian Dancer-choréographer
Danse bédouine (berbère), danse tunisienne :
C’est une danse répandue dans tout le pays, d’origine bédouine, elle ne correspond pas particulièrement à une région. Elle est pratiquée sur de la musique populaire à l’occasion de festivités. “C’est une danse improvisée, composée principalement de deux figures de base. L’une consiste à faire passer un pied d’avant en arrière tout en prenant appui sur le second en demi-pointe, les bras s’agitant de droite à gauche à hauteur du buste. L’autre met l’accent sur le balancement des hanches, un coup à droite, un coup à gauche, les pieds avançant par petits pas. Les bras sont à l’horizontale et ne bougent quasiment pas. Les mouvements de cette danse sont mis en valeur par les tenues des danseuses (malia ou foutah dans le Sud)”.* Il existe quelques variantes selon les régions. À Gabès par exemple, seul le ventre remue, les pas se faisant presque sur place. À Mahdia, c’est une danse plus sautée. Enfin, à Tunis, la danse est de style dit « andalou », les femmes danses parfois avec de petits foulards dans les main.
Nékhikhe :
Danse de la région de Kérouan. C’est un “baroude”, cad que les hommes en tenues traditionnelles montent leurs chevaux. Version feminines: les femmes glissent sur la pointe des pieds avec des mouvements de hanches et d’épaules en tenant des foulards.
Danse de bousaâdiah :
Cette danse est issue de la culture populaire et folklorique du pays. Bousaâdiah, personnage folklorique et danseur noir, vêtu de peaux d’animaux, amuse les foules avec des attitudes burlesques.
Ou encore danse du bâton, les hommes miment des combats en duo.
Danse de chétih :
Sur des chants religieux, les femmes à genoux balancent leur tête et cheveux dans tout les sens. Les hommes pratiquent également cette danse, appelée la “hadhra”
Stembali :
Pour tout ce qui est aspect historique, je vous renvoie à l’ouvrage de D.Hénni-Chébra. Danse religieuse à la gloire du m’rabet Sidi Saad. Exécutée à l’origine par les adeptes des communautés noires, elle est aujourd’hui sortie de celles-ci et a perdu de son caractère religieux.
Danse de r’boukh :
Danse masculine des milieux populaires, elle est exécutée pour se divertir après le travail, eh oui. Cette danse se caractérise par un jeu entre les danseurs, qui improvisent sur du “mezoued” et la “derboukah”.
Nouba :
Danse de groupe et même de troupe (mouvements d’ensemble) de Kerkenna et de Djerba. Elle est formée de différentes scènes où certains danseurs executent des acrobaties avec des amphores.
Raqs el Juzur :
Littéralement “la danse des ïles” Les danseuses portent une jarre sur la tête et effectuent des “twist” (déhanchement horizontal) en faisant décoller et pointer le pied. “Le mouvement des pieds et celui des hanches est plutôt ample et rapide, le buste par contraste est immobile. Cette danse est également pratiquée par les hommes mais sa chorégraphie est plutôt acrobatique
Nahhân :
“Très répandue chez les villageois et les villageoises. C’est une danse mixte. Lorsque la chorégraphie fait appel aux deux sexes, ils sont face à face, s’éloignent puis se rapprochent et quelquefois se dépassent en se frôlant. Ces danses ont lieu principalement lors des ziara (c’est-à-dire lors des visites rendues à un marabout ou à un saint).”
La danse des Gh’bonten :
Dans la région de Médenine, à Sidi Makhlouf, on retrouve la « danse des Gh’Bonten », une tribu d’origine libyenne sédentarisée dans le sud du pays. Sa chorégraphie est codifiée s’inspirant d’anciens codes guerriers
Si la danse tunisienne est, de toutes les danses pratiquées au Maghreb, celle dont la forme se rapproche le plus de la danse égyptienne, elle s’en distingue principalement par sa dynamique, puisqu’elle apparaît plus rapide et plus saccadée, et par la multitude de ses formes, chaque région ayant son propre « style »66. Il est donc difficile de parler d’une danse tunisienne, d’autant que l’influence égyptienne semble depuis longtemps attestée dans les grandes villes. Ainsi, Abdelaziz El Aroui évoque dès 1937 l’influence égyptienne qui gagne le domaine artistique de son pays
. Cette forme de danse généralement pratiquée en Tunisie insiste sur les mouvements du bassin en rythme, mouvements mis en valeur par l’élévation des bras à l’horizontale, et sur les |pieds se déplaçant en rythme et transférant le poids du corps sur la jambe droite ou gauche70.
La danse de rboukh reflète quant à elle un phénomène social né dans les milieux ouvriers des villes tunisiennes71. Cette danse masculine, accompagnée de chants d’amour souvent libertins évoquant la séduction, l’attirance charnelle et les plaisirs de la vie, est longtemps exécutée dans les cafés sur les rythmes de la darbouka et du mezoued71. Plusieurs gestes rappellent les mouvements quotidiens des ouvriers (halage, piochage ou terrassement)72. Depuis les années 1970, elle a quitté les cafés et caractérise souvent les fêtes et les cérémonies de circoncision ou de mariage dans les quartiers populaires des grandes villes tout en voyant disparaître les scènes jugées obscènes72.
Troupe folklorique des Kerkennah :
La nouba, plus ancrée dans la pratique populaire, est liée aux danseurs des Kerkennah et à ceux de Djerba dans une moindre mesure73. Comme elle est exécutée en mouvements d’ensemble, les danseurs la pratiquant, organisés en troupe, doivent s’y préparer collectivement. Certains spécialistes affirment que leur tenue serait d’origine grecque. Structurée en plusieurs scènes, la danse est souvent accompagnée de jeux acrobatiques avec des amphores remplies d’eau73.
La danse religieuse la plus répandue est sans doute le stambali qui est à l’origine une danse rituelle à la gloire du marabout Sidi Saad — religieux musulman d’origine soudanaise arrivé au xvie siècle avec ses adeptes — dont le sanctuaire est situé dans la région de Mornag74. L’esprit communautaire et religieux spécifique s’est transformé après sa mort en esprit de confrérie. Mais, au lendemain de l’indépendance du pays, les autorités ayant interdit les pratiques rituelles et fermé une grande partie des sanctuaires, les adeptes poursuivent leurs rites à domicile. Cette évolution privatisée éloigne progressivement la danse de son cadre religieux et la voit adoptée aussi par les juifs75. Elle n’a donc plus aucun lien avec ses origines islamiques.
Aujourd’hui, la Troupe nationale des arts populaires ou le Centre national de la danse de l’Ariana tentent de perpétuer la mémoire et la pratique de ces danses populaires76 dans un contexte où les archives nationales souffrent d’un manque de documents en matière de danses et d’arts populaires77.